Affaire Grégory : 41 ans après la mort de l’enfant, que deviennent ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin 👇👇

Affaire Grégory : 41 Ans Après l’Horrible Meurtre, Que Deviennent Christine et Jean-Marie Villemin, les Parents Brisés d’une Tragédie Nationale ?

Lépanges-sur-Vologne, 17 novembre 2025 – Quarante et un ans. Une éternité pour une plaie qui refuse de cicatriser. Le 16 octobre 1984, sous un ciel gris des Vosges, un petit garçon de 4 ans, Grégory Villemin, disparaissait de son jardin à Lépanges-sur-Vologne. Ligoté mains et pieds, lesté d’un parpaing, son corps frêle était repêché quatre heures plus tard dans les eaux froides de la Vologne, une rivière qui charrie encore aujourd’hui les échos d’un crime sans réponse. Une lettre anonyme, signée « Le Corbeau », glaçait d’effroi : « J’espère que tu mourras de chagrin, le chef. » Ce jour-là, la France découvrait l’une de ses affaires les plus sombres, un engrenage de haine familiale, de jalousies ouvrières et d’erreurs judiciaires qui a broyé des vies entières.

Au centre de ce vortex : Christine et Jean-Marie Villemin, alors jeunes parents de 24 et 26 ans. Lui, contremaître à l’usine de sièges auto ACI, symbole d’une ascension sociale qui attisa les rancœurs familiales. Elle, couturière discrète, pilier d’une maison modeste où Grégory riait encore le matin même. Aujourd’hui, à l’aube de la soixantaine, que reste-t-il de ce couple ? Une ombre persistante, un combat inachevé, mais aussi une résilience farouche qui force l’admiration. Suivez-nous dans les pas de ces survivants, 41 ans après l’innommable.

Affaire Grégory : 41 ans après la mort de l'enfant, que deviennent ses  parents, Christine et Jean-Marie Villemin - Public

Rappelons les faits, ces cicatrices gravées dans l’histoire judiciaire française. Jean-Marie, convaincu de la culpabilité de son cousin Bernard Laroche – accusé sur les aveux rétractés de la jeune Murielle Bolle –, l’abat d’un coup de fusil en mars 1985. Condamné à cinq ans de prison (dont un avec sursis) en 1993, il purge sa peine en hurlant son innocence pour Grégory. Christine, pire encore : inculpée d’assassinat en juillet 1985 sur des soupçons graphologiques hasardeux, elle endure 11 jours de détention, une grève de la faim, une tentative de suicide. Libérée, elle est blanchie en 1993, l’État reconnaissant des « fautes lourdes » et l’indemnisant. Neuf ans de tourments, quatre instructions à charge, un déferlement médiatique qui les traque comme des parias. « On nous a traités comme des monstres », confiait Christine en 2006 à La Croix, l’une de leurs rares sorties publiques.

Pour survivre, ils fuient les Vosges maudits. Direction l’Essonne, au sud de Paris, une région anonyme où ils rebâtissent patiemment. Jean-Marie raccroche sa casquette de contremaître pour un poste de cadre dans l’industrie, un choix pragmatique pour élever leurs trois autres enfants – nés après la tragédie, loin des flashs et des ragots. Christine, elle, trouve refuge dans un emploi à Paris, peut-être dans l’administratif ou le social, un domaine qui fait écho à sa douceur maternelle. « Elle travaille encore, à 65 ans, pour tenir debout », glisse leur avocat fidèle, Me François Saint-Pierre, dans une interview récente à CNews. Ensemble, ils deviennent grands-parents – une joie discrète, un rempart contre le vide laissé par Grégory.

À 67 ans pour Christine et 65 pour Jean-Marie, la retraite n’est pas synonyme d’oubli. Ils vivent modestement, dans une maison sans ostentation, protégés par un numéro sur liste rouge et une adresse confidentielle. « On ne veut plus être reconnus dans la rue », avoue Christine, soulagée de cette invisibilité conquise au fil des ans. Pourtant, le dossier Grégory n’a jamais été refermé. En juin 2025, la cour d’appel de Dijon ordonne la convocation de Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory, 80 ans, soupçonnée d’être l’un des cinq « corbeaux ». « Une très forte émotion, une grande reconnaissance envers la justice », réagit Me Saint-Pierre, qui décrit un couple « gagné par l’espoir, mais épuisé par l’attente ». Le 24 octobre 2025, Jacqueline est mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle » – un pas de géant, même si l’assassin reste fantôme.

Jean-Marie, l’ancien impulsif, s’est mué en stratège silencieux. Il signe la préface d’une bande dessinée commémorative pour les 40 ans de l’affaire, un projet cathartique qui lui permet de revivre sans revivre. « Nous devrons toujours vivre avec », disait-il en 2006, évoquant les nuits hantées par le souvenir de Grégory, ce « petit bonhomme » aux yeux clairs. Christine, plus effacée, porte plainte en septembre 2025 contre la journaliste Marie-France Bezzina pour diffamation – un refus catégorique de laisser ternir leur mémoire. « On continue l’enquête parce que c’est notre droit, notre devoir », insiste Me Saint-Pierre. Les Villemin guettent les avancées technologiques : IA pour analyser les lettres anonymes, reconnaissance vocale pour les appels masqués. « Les suspects se comptent sur les doigts d’une main », assure un expert cité par La Dépêche.

Affaire Grégory : 40 ans après, que sont devenus les principaux  protagonistes ? - Le Parisien

Les trois enfants des Villemin, aujourd’hui adultes, incarnent cette reconstruction farouche. L’aîné, 38 ans, embrasse une carrière en gestion commerciale, un monde loin des prétoires. Les cadets, discrets, ont formé leurs propres familles. « Ils grandissent dans l’ombre bienveillante de leurs parents », note Marie France. Grand-parenté oblige, Jean-Marie et Christine chérissent ces petits-enfants, des « Grégory bis » symboliques qui apaisent sans effacer. Pourtant, la maison de l’Essonne reste un sanctuaire hanté : photos jaunies, un ballon rouge fané, des silences lourds aux anniversaires.

Leur couple, forgé dans l’enfer, tient par un fil d’acier. « On s’est retrouvés après neuf ans de séparation forcée », confiait Christine en 2006. Aujourd’hui, ils marchent main dans la main, visitant parfois Lépanges incognito, déposant une rose blanche sur la Vologne. « La justice avance, enfin », dit Me Saint-Pierre, évoquant l’espoir d’une convocation imminente pour Jacqueline Jacob. Mais la vérité ? Elle reste une ombre. « Personne ne saura pourquoi », menaçait le Corbeau. Les Villemin, eux, refusent l’oubli.

41 ans après, Christine et Jean-Marie Villemin ne sont plus les proies d’un cirque médiatique. Ils sont des piliers, des survivants qui rappellent que la justice, lente, peut guérir. En octobre 2025, à l’occasion des 41 ans, Public dresse leur portrait : un couple uni, combatif, qui « ne laisse plus rien passer ». Emmanuel Macron, en visite vosgienne, évoque une « plaie de la République » à refermer. Et si l’assassin demeure inconnu, les Villemin, eux, ont reconquis une vie – modeste, mais digne.

Grégory, ce petit ligoté dans la rivière, aurait 45 ans. Ses parents, à 65 et 67 ans, portent son absence comme un flambeau. Dans l’Essonne anonyme, ils attendent. Pas la vengeance, mais la lumière. Parce que 41 ans, c’est long pour une mère qui pleure encore, pour un père qui serre les poings. Et la France, avec eux, retient son souffle. La Vologne coule toujours. Mais un jour, peut-être, elle rendra ses secrets.

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