L’histoire aurait pu être classée depuis longtemps, rangée dans les archives poussiéreuses sous l’étiquette des disparitions irrésolues. Pourtant, treize ans après les faits, l’affaire du père et de sa fille disparus au sommet de Guadalupe connaît un rebondissement inattendu qui relance toutes les interrogations. La découverte récente de leur campement, intact mais dans un état inquiétant, suspendu sur une paroi vertigineuse, choque autant qu’elle intrigue les enquêteurs chargés de comprendre ce qui a pu se produire en l’an 2000 dans cette zone montagneuse réputée dangereuse.

À l’époque, la disparition de Marc Duval, 42 ans, et de sa fille Camille, âgée de seulement neuf ans, avait mobilisé de vastes opérations de recherche. Le père, randonneur expérimenté, avait l’habitude de partir en excursion sur les sentiers escarpés de Guadalupe, un massif où alternent falaises abruptes, forêts profondes et zones désertiques. Leur départ avait été signalé par la mère de Camille, qui devait les rejoindre deux jours plus tard. Pourtant, aucun signe de vie n’avait jamais été retrouvé. Ni trace d’équipement, ni vêtements, ni objets personnels. Rien. Comme si les deux s’étaient évaporés dans l’immensité de la montagne.

Pendant des mois, des bénévoles, des équipes cynophiles et même des hélicoptères avaient ratissé la zone. Les habitants vivaient dans la crainte d’une tragédie inexpliquée, certains avançant l’hypothèse d’une chute mortelle dans un ravin, d’autres imaginant un enlèvement ou une fuite volontaire. Mais avec le temps, l’affaire avait été peu à peu oubliée, devenant l’un de ces mystères qui hantent la mémoire collective sans jamais être résolus.

Treize ans plus tard, un géologue amateur, explorant une falaise rarement visitée, remarque un éclat métallique accroché à flanc de roche. En s’approchant davantage, il découvre ce qu’il croit être un ancien morceau de matériel. Mais lorsqu’il parvient à se hisser sur un minuscule rebord, il réalise que ce n’est pas un simple objet abandonné : c’est un campement entier, coincé comme suspendu entre ciel et terre, préservé du temps mais chargé d’un silence lourd.

Les autorités sont immédiatement alertées et une équipe spécialisée se rend sur place. Le campement, composé d’une petite tente de randonnée, d’un sac à dos et de quelques objets personnels, semble appartenir à l’époque de la disparition. La toile est décolorée par les années, mais étonnamment intacte grâce à l’abri naturel de la falaise. À l’intérieur, les enquêteurs découvrent des affaires appartenant à Marc et à sa fille : un carnet de notes, une lampe frontale, une boîte de compas, et surtout, un appareil photo dont la pellicule, bien que abîmée, pourrait encore être exploitée.

Ce qui trouble le plus les enquêteurs, cependant, n’est pas l’état du matériel — c’est l’emplacement du campement. Aucune trace de chute, aucune corde rompue, aucune indication d’un accident visible. Le site se situe dans une zone extrêmement difficile d’accès, loin des sentiers connus, ce qui suggère que Marc et Camille auraient volontairement quitté la route principale. Mais pourquoi un père aurait-il conduit sa fille dans un terrain aussi périlleux, sans laisser de trace, ni avertir personne ?

Les premières analyses révèlent que le campement n’a pas été touché depuis des années. Aucun signe de lutte, aucun indice laissé par des animaux, aucune perturbation majeure. Tout semble figé dans le temps, comme si les deux occupants s’étaient simplement levés un matin et avaient disparu sans laisser la moindre empreinte.

Les autorités, prudentes, ont ouvert une nouvelle enquête. Des experts en géologie, en survie et en spéléologie sont mobilisés pour comprendre comment le campement a pu se retrouver à cet endroit précis. On envisage la possibilité que Marc ait tenté une voie alternative, peut-être pour éviter une tempête ou contourner un obstacle. Certains avancent même l’idée qu’il aurait été attiré par un passage méconnu, cherchant à transmettre à sa fille un goût pour l’aventure en dehors des sentiers battus.

Mais d’autres hypothèses, plus sombres, réapparaissent également. Une disparition volontaire ? Une fuite ? Un drame familial ? Ou la rencontre avec quelqu’un dans ces montagnes isolées ? Rien n’est exclu à ce stade. Le manque total de restes humains près du campement soulève encore plus de questions. Les enquêteurs envisagent désormais d’étendre la recherche à de nouvelles zones jusque-là considérées inaccessibles. Des drones spécialisés ont été envoyés pour cartographier chaque recoin, chaque fissure, chaque corniche.

L’émotion est vive parmi les habitants de Guadalupe, en particulier ceux qui avaient participé aux recherches en 2000. Beaucoup espéraient qu’un jour la vérité éclaterait, apportant un semblant de paix aux familles impliquées. La nouvelle découverte relance l’espoir mais ravive également les blessures du passé. La mère de Camille, désormais âgée et toujours marquée par la disparition de sa fille, a été prévenue avec délicatesse. Selon un proche, elle accueille la nouvelle avec un mélange de soulagement et d’angoisse : “Elle veut enfin savoir. Peu importe la vérité, elle veut pouvoir tourner la page.”

Les prochaines semaines seront cruciales. Les analyses du matériel retrouvé, et en particulier de l’appareil photo, pourraient révéler des images perdues, des indices sur les derniers instants de Marc et Camille dans cette montagne si belle mais si impitoyable. Déjà, une équipe de spécialistes travaille à restaurer la pellicule, avec l’espoir que quelques clichés aient survécu à ces treize années de silence.

Pour l’instant, le mystère reste entier. Le campement retrouvé ne répond à aucune question — il en crée plutôt de nouvelles. Mais une chose est certaine : après treize ans d’ombre, l’affaire Duval est à nouveau au cœur de l’attention, et le monde pourrait enfin être sur le point d’apprendre ce qu’il est réellement arrivé au père et à la fille disparus au sommet de Guadalupe.