Kenan Sofuoğlu a lâché cette phrase lors d’une interview exclusive accordée à Motorsport.com Turquie le 24 novembre 2025, et le paddock MotoGP a immédiatement ressenti un véritable séisme. Le quintuple champion du monde Supersport, devenu manager, ne murmure plus ; il déclare ouvertement la guerre à l’establishment.
Son protégé, Toprak Razgatlıoğlu, ne vient pas en MotoGP pour apprendre ; il vient pour dominer et succéder à Marc Márquez comme figure emblématique de la discipline.

Le pilote de 27 ans originaire d’Alanya a stupéfié le monde entier lors de sa première saison chez BMW Motorrad en 2025.
Après trois manches disputées sur la Yamaha R1 satellite de l’équipe Pata Yamaha Prometeon, Toprak compte déjà deux podiums (2e à Portimão et 3e à Phillip Island) et une pole position sensationnelle en Australie.
Son style de pilotage (freinage tardif, genou au sol pendant toute la durée des virages et une agressivité sans faille) lui vaut d’être constamment comparé au jeune Marc Márquez de 2013.
Sofuoğlu, qui a découvert Toprak à l’âge de 14 ans, voit bien plus que de la vitesse. Il perçoit du charisme, un potentiel commercial et une histoire qui dépasse les frontières de la Turquie.
« Marc a certes huit titres mondiaux, mais Toprak possède quelque chose que Marc n’a jamais eu : il vient du WorldSBK, où il a battu Jonathan Rea trois années de suite, et maintenant, il bat les pilotes officiels Ducati avec une moto client », a déclaré Sofuoğlu.
Le manager est convaincu que le marché turc, à lui seul, peut rivaliser avec l’engouement que suscite Márquez en Espagne.

La décision de BMW de promouvoir Razgatlıoğlu au sein de son équipe officielle MotoGP pour 2026 (aux côtés d’un coéquipier encore non annoncé) confirme les convictions qui règnent à Munich.
Des sources internes au constructeur allemand indiquent que le budget pour 2026 a été augmenté de 40 % précisément en raison de l’arrivée de Toprak.
L’objectif est clair : remporter des courses dès la première année et se battre pour le titre en 2027, à l’image du parcours de Márquez chez Repsol Honda.
Toprak reste humble en public mais redoutable en privé. Après le Grand Prix d’Australie, il a déclaré aux journalistes : « Je respecte Marc, Valentino, tous les autres. Mais je n’ai pas quitté le WorldSBK pour finir huitième. Je suis venu pour gagner.
» Son entraîneur, qui a souhaité garder l’anonymat, a révélé que Toprak a une photo de Márquez soulevant le trophée du titre 2019 scotchée à l’intérieur de son casque, avec cette note manuscrite : « Ce sera moi. »

La comparaison avec Márquez est inévitable.
Les deux coureurs partagent un engagement quasi téméraire à la limite, tous deux se sont remis de blessures terribles (les neuf fractures de Toprak en 2021, le cauchemar du bras de Marc), et tous deux ont des managers qui pensent en décennies, pas en saisons.
Sofuoğlu négocie déjà des contrats de merchandising incluant la célébration emblématique de Toprak, le « stoppie », et prévoit une série documentaire intitulée « De Sakarya au trône ».
Les sponsors turcs se bousculent. Turkish Airlines, Red Bull Turquie et la campagne touristique gouvernementale « GoTürkiye » sont prêts à investir des millions dans le projet. Le président Erdoğan aurait appelé personnellement Toprak après le meeting de Phillip Island, lui disant : « Vous portez désormais notre drapeau.
» La pression est énorme, mais Sofuoğlu affirme qu’elle est un moteur.
Les critiques soulignent qu’aucun pilote n’a remporté le titre MotoGP directement après le WorldSBK depuis le début de l’ère moderne. Max Biaggi s’en est approché, Cal Crutchlow a gagné des courses, mais personne n’a dominé d’emblée.
Sofuoğlu s’amuse de cette statistique : « Marc a gagné à sa sixième course en tant que rookie. Toprak fera mieux. » Il prédit la première victoire en 2026 à Istanbul Park, lors du nouveau Grand Prix de Turquie prévu en juillet.

Dans le paddock, les réactions sont diverses. Interrogé sur la menace turque, Márquez a souri et déclaré : « J’aime son style. S’il s’adapte rapidement au pneu avant Michelin, il sera redoutable. » Pecco Bagnaia, quant à lui, a été plus direct : « Il freine comme un fou.
S’il ne chute pas, il sera sur le podium tous les dimanches. »
Pour les fans, le récit est irrésistible. Un gamin issu d’une famille modeste du nord-ouest de la Turquie, entraîné par un héros national, pilote désormais une fusée bavaroise avec le rêve de devenir le nouveau roi.
Les réseaux sociaux s’enflamment déjà de montages des dépassements de Toprak sur fond de hip-hop turc, avec la légende « Le Sultan arrive ».
Alors que les essais hivernaux débutent à Sepang en février 2026, tous les regards seront tournés vers la BMW M1000RR noire et turquoise portant le numéro 54.
Kenan Sofuoğlu sera dans le garage, les bras croisés, répétant son mantra : « Nous ne sommes pas venus ici pour faire de la figuration. Nous sommes venus ici pour être la figuration.
» Le rêve de faire de la Reine du Superbike l’icône immortelle du MotoGP n’est plus un murmure ; c’est un rugissement qui résonne d’Alanya à Valence et au-delà. Marc Márquez a été prévenu.