Sarah Knafo : “On a, sur notre sol, des bombes sur pattes : il faut s’en séparer !”

Dans un paysage politique souvent aseptisé, Sarah Knafo a décidé de renverser la table. Invitée de la Grande Interview sur CNews et Europe 1, la députée européenne de Reconquête! a livré une performance offensive, tranchante, et résolument disruptive.
De la guerre en Ukraine à l’islamisation de la société, en passant par une critique acerbe de la gestion économique du pays (et de ses rivaux du RN), elle dessine une ligne de crête claire : la priorité nationale absolue et la fin des compromissions.
Décryptage d’une intervention qui ne laissera personne indifférent.
Ukraine : “Nos Policiers Manquent de Munitions, On en Offre à l’Étranger”
L’entretien démarre sur les chapeaux de roues avec l’annonce potentielle de la livraison de 100 Rafales à l’Ukraine. Si Sarah Knafo salue la performance technologique française, elle pose immédiatement les questions qui fâchent : avec quoi nous défendrons-nous ? La France ne possède elle-même que 105 Rafales.
“Si on doit les offrir à l’Ukraine, ça va poser un problème pour notre propre sécurité”, alerte-t-elle.
Mais c’est sur le terrain financier que l’attaque est la plus virulente. Sarah Knafo dégaine un chiffre choc, destiné à marquer les esprits : la France a déjà versé 21 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, alors que le budget annuel de la Police Nationale plafonne à 13 milliards.
“On donne plus à l’étranger que pour notre propre sécurité intérieure”, s’indigne-t-elle. Pour elle, chaque euro dépensé hors des frontières doit être passé au tamis de l’intérêt national. Si l’hôpital ou l’école française manquent de moyens, la générosité internationale devient une faute politique.
“C’est la raison même d’être des nations : protéger son peuple en premier lieu.”
“Des Bombes sur Pattes” : Le Choc des Mots face au Radicalisme
Le ton se durcit encore lorsque le sujet de l’islamisme est abordé. Un sondage récent révèle que 57 % des jeunes musulmans de moins de 25 ans placent la charia au-dessus des lois de la République.
Pour Sarah Knafo, ce n’est pas une surprise, mais une confirmation tragique des avertissements lancés par Éric Zemmour depuis des décennies. Elle parle d’une “victoire des radicaux” et refuse la politique de l’autruche.
Ses propositions sont radicales. Face à ceux qu’elle qualifie de “bombes sur pattes” – ces binationaux radicalisés présents sur le sol français – elle ne propose ni rééducation ni surveillance, mais l’expulsion pure et simple via la déchéance de nationalité. “Il faut se dire qu’on doit s’en séparer”, martèle-t-elle.
Elle va plus loin en appelant à couper les financements étrangers des lieux de culte et à fermer les mosquées salafistes.
Sur la question de l’assimilation, elle maintient la ligne dure de son parti : franciser les prénoms n’est pas une interdiction de l’identité, mais un “pas vers la France”.
Elle dénonce une “islamisation visible” de l’espace public (horaires de piscine séparés, refus de serrer la main), qu’elle considère comme une “dépossession” pour le peuple français. Son objectif ? “Éviter la guerre civile” en étant ferme maintenant, avant que les chiffres ne rendent tout retour en arrière impossible.
Économie : La Rupture Libérale contre le “Socialisme” du RN

C’est peut-être sur le volet économique que Sarah Knafo surprend le plus par sa clarté idéologique.
Là où le Rassemblement National tente de séduire l’électorat populaire avec des mesures interventionnistes, elle accuse le parti de Marine Le Pen de voter “main dans la main” avec la gauche pour augmenter les taxes. “Accepter toute augmentation de taxes est la marque du socialisme”, tranche-t-elle.
Son programme est un choc libéral assumé :
Suppression totale des droits de succession : Elle qualifie cet impôt “d’impôt sur la mort” et d’immoral, car il taxe un patrimoine déjà fiscalisé toute une vie. “Il n’y a pas plus noble que de vouloir transmettre le fruit de son travail.”
La fin de “France Travail” (ex-Pôle Emploi) : Avec une audace rare, elle propose de supprimer une grande partie de cet organisme titanesque de 55 000 employés. Son argument ? L’inefficacité.
“LinkedIn, avec 16 000 employés dans le monde, trouve plus d’emplois aux Français.” Elle préfère laisser les salariés du privé et le bouche-à-oreille gérer le marché de l’emploi, pour économiser des milliards et baisser les charges.
Une Droite qui s’Assume
En filigrane de cette interview, Sarah Knafo dessine sa stratégie pour l’avenir : l’union de la droite, mais pas à n’importe quel prix.
Elle appelle de ses vœux une primaire de la droite (excluant les centristes comme Édouard Philippe), convaincue que les électeurs du RN, des Républicains et de Reconquête partagent les mêmes aspirations patriotiques.
Cependant, elle ne cache pas ses divergences profondes avec l’état-major du RN sur l’économie. Pour elle, le salut de la France passe par la liberté économique (“travailler plus, gagner plus, transmettre plus”) couplée à une fermeté régalienne absolue.
Sarah Knafo se positionne non plus seulement comme une conseillère de l’ombre ou une idéologue, mais comme une femme d’État prête à gouverner, avec un logiciel précis et sans concession.
Qu’on l’adule ou qu’on la redoute, une chose est sûre : elle a défini les termes du débat pour les mois à venir. Reste à savoir si les Français sont prêts pour ce remède de cheval.