Jacquelin : « Avec eux, tu partais pour un podium… Désormais, tous les rêves sont permis ! »

Dans le monde impitoyable du biathlon, où chaque tir peut transformer un rêve en cauchemar, Émilien Jacquelin vient de lâcher une bombe qui fait vibrer tout le circuit. « Avec eux, tu partais pour un podium.
Désormais, tous les rêves sont permis ! », a déclaré le vice-champion olympique français, un sourire carnassier aux lèvres, en référence à la double retraite de deux monstres sacrés : Johannes Thingnes Bø et Quentin Fillon Maillet.
Les deux légendes, qui ont cumulé 48 titres mondiaux et 12 médailles d’or olympiques à eux deux, ont raccroché les skis cet été, laissant un vide béant au sommet. Mais pour Jacquelin, 30 ans et au top de sa forme, ce vide n’est pas une tragédie – c’est une aubaine.
« Je ne suis pas mécontent de les voir partis », avoue-t-il sans filtre dans une interview exclusive à L’Équipe, lors des entraînements d’Östersund.
Avec la Coupe du monde qui démarre ce week-end, le Français se rêve déjà en patron absolu, prêt à dominer un peloton où l’ancienne hiérarchie vient de s’effondrer comme un château de cartes.
Pour comprendre l’ampleur de la déclaration de Jacquelin, il faut remonter aux dernières saisons.

Johannes Thingnes Bø, le Norvégien au palmarès stratosphérique – 22 titres mondiaux, 2 médailles d’or olympiques en individuel à Pékin 2022, et un total de 58 victoires en Coupe du monde – était une machine de guerre.
Relais, sprint, poursuite, mass-start : il gagnait tout, tirait 95 % au debout, et riait au nez de la concurrence. À ses côtés, Quentin Fillon Maillet, le Savoyard tricolore, complétait le duo infernal avec 10 titres mondiaux et 4 médailles d’or olympiques (dont un doublé individuel à Pékin).
Ensemble, ils formaient un mur infranchissable : quand Bø manquait un tir, Fillon Maillet le rattrapait ; quand le Français flanchait, le Norvégien écrasait la course. Résultat ? Les autres nations, France comprise, se contentaient des miettes.
« Avec eux sur la ligne de départ, tu savais que le podium était déjà plié », résume Jacquelin. « On courait pour la 4e place, et on se battait pour la survie en équipe. »
La retraite de Bø, annoncée en juin après une saison 2024-2025 étincelante (15 victoires !), a été un séisme. Le « Roi Johannes », 32 ans, a choisi de raccrocher pour se consacrer à sa famille et à ses affaires (il possède déjà une chaîne de restaurants en Norvège).
Fillon Maillet, 33 ans, a suivi en septembre, usé par les blessures et les pressions. « Quentin était mon frère d’armes », confie Jacquelin. « On s’est tirés la bourre pendant des années, mais on se respectait.

Sa décision m’a surpris, mais je comprends : à ce niveau, tu te consumes. » Sans eux, le paysage change radicalement. Chez les Norvégiens, Vetle Sjaastad Christiansen (28 ans, 8 victoires) hérite du manteau royal, mais peine à convaincre.
Tarjei Bø, le grand frère de Johannes, à 36 ans, est en fin de cycle. Côté français, Jacquelin, avec ses 18 victoires en Coupe du monde et son doublé sprint/poursuite à Östersund 2021, est prêt à prendre les rênes.
« Tous les rêves sont permis », martèle-t-il. Et il a raison. Les derniers tests d’Östersund l’ont montré : Jacquelin a pulvérisé les chronos en ski (meilleur temps absolu sur 10 km), et son tir au debout frôle les 92 % – son meilleur niveau depuis 2022.
Face à lui, la concurrence semble fébrile. L’Allemand Benedikt Doll (31 ans) est solide mais irrégulier au tir ; le Suédois Sebastian Samuelsson manque de constance ; le Norvégien Sturla Holm Lægreid, prodige de 27 ans, a progressé mais reste en apprentissage.
« Sans Bø et Quentin, il n’y a plus de référence absolue », analyse Jacquelin. « Chaque course est une loterie : un bon jour au tir, et tu gagnes. Un mauvais, et tu disparais. Mais moi, je suis prêt pour les deux scénarios. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 5 dernières saisons, Bø et Fillon Maillet ont monopolisé 62 % des podiums individuels. Sans eux, les projections pour 2025-2026 explosent les opportunités : Jacquelin pourrait viser 10 à 12 victoires, contre 4-5 maximum auparavant.
En équipe, la France, déjà championne du monde en relais 2024, devient ultra-favorite. « On a une profondeur hallucinante : moi, Fillon Maillet parti mais remplacé par Simon Desthieux et Fabien Claude en feu, plus les jeunes comme Emeric Brunet », liste Jacquelin.

« Le relais ? On va le gagner à chaque fois. »
Mais le Français n’oublie pas les pièges. « Bø et Quentin nous forçaient à être parfaits. Sans eux, on risque la complaisance. » Il pointe du doigt les Norvégiens : « Vetle est bon, mais il n’a pas le mental de Johannes. Tarjei est fini.
» Côté allemand, Doll « tire bien mais skie comme un diesel ». Seul Lægreid l’inquiète : « Ce gamin est un phénomène en ski. S’il règle son tir, il sera dangereux.
» Jacquelin, lui, a bossé l’été : stage en altitude à Tignes, coaching mental avec un psy olympique, et un nouveau fusil customisé pour réduire les vibrations. « Je vise le Gros Globe, point final », assène-t-il.
La communauté biathlon réagit en écho. Martin Fourcade, légende à la retraite, tweete : « Émilien a raison : c’est son époque maintenant.
» Johannes Bø, depuis Oslo, répond avec humour : « Profite, Émilien, mais attention : je regarde toujours ! » Les fans français explosent de joie sur les réseaux (#JacquelinPatron : 1,2 million d’impressions). Même les Norvégiens admettent : « La concurrence est ouverte », lâche Christiansen.
Östersund, ce week-end, sera le premier test. Sprint individuel vendredi, poursuite samedi, relais dimanche. Jacquelin part favori absolu. « Avec eux, j’aurais visé le podium. Sans eux, je vise la victoire », conclut-il, les yeux brillants. Le biathlon entre dans l’ère Jacquelin : plus de duopole, plus de certitudes.
Juste du talent pur, des tirs sous pression, et des rêves à portée de ski. Pour la France, c’est Noël en novembre. Pour le monde, c’est une nouvelle guerre ouverte.
Coupe du monde Östersund : 28-30 novembre. Suivez en direct sur L’Équipe et Eurosport. #JacquelinPatron #BoeRetraite #Biathlon2025 🎿🔥