“JE NE PEUX PAS ACCEPTER CELA !” Johann Zarco a surpris tout le monde en exprimant son mécontentement concernant l’orientation que LCR Honda prévoit pour lui en 2026. Ce qui choque encore plus : Zarco lui-même admet qu’il pourrait malgré tout continuer à rester avec l’équipe, ce qui laisse les fans totalement stupéfaits.

Dans le monde impitoyable du MotoGP, rares sont les voix qui portent autant que celle de Johann Zarco. Le pilote français, âgé de 34 ans, est depuis longtemps un symbole de résilience au sein de l’équipe Honda, traversant une période tumultueuse. Son récent coup de gueule contre les projets de LCR Honda pour 2026 a provoqué un véritable séisme dans le paddock. « Je ne peux pas accepter ça ! », a déclaré Zarco lors d’une interview sans détour après les essais de Valence.
Sa frustration provient du dernier prototype de la RC213V, dévoilé lors des essais d’après-saison. Zarco, qui a offert à Honda sa seule victoire de 2025 sous une pluie battante au Mans, s’attendait à des innovations plus audacieuses. Au lieu de cela, il a constaté des ajustements mineurs qui n’ont pas permis de corriger les faiblesses fondamentales telles que l’adhérence en virage et l’accélération. « Les modifications n’étaient pas positives », a affirmé Zarco sans ambages. « Elles n’ont pas amélioré les points faibles sur lesquels nous nous sommes battus toute l’année. »
Il ne s’agit pas là des simples jérémiades d’une star sur le déclin. La saison 2025 de Zarco a été un succès pour Honda, avec une septième place au classement général et le meilleur résultat du constructeur : une quatrième place au Qatar. Pourtant, avec l’arrivée des améliorations en milieu de saison, sa confiance s’est érodée. Il a délaissé la nouvelle moto à Phillip Island et en Malaisie, préférant l’ancienne configuration qu’il connaissait bien pour tenter de monter sur le podium. « Je ne panique pas, mais nous avons besoin d’une nouvelle base », a-t-il admis après l’Indonésie.

LCR Honda, l’équipe satellite de Lucio Cecchinello, est l’écurie de Zarco depuis 2024. Cecchinello, ancien vainqueur en 125 cm³, a tissé des liens étroits avec le pilote. « Nous avons développé une excellente relation avec les ingénieurs », a souligné le patron de l’équipe. Mais l’attrait d’une équipe d’usine a tenté Zarco, qui avait un temps envisagé de rejoindre Repsol Honda.
Cecchinello a catégoriquement rejeté cette possibilité. « Je n’en vois pas l’intérêt », a-t-il déclaré en mai. « Nous avons les mêmes moteurs et pièces d’usine. À moins que ce ne soit une question de prestige, rester ici est logique. » Ce plaidoyer est intervenu alors que Honda était à la recherche de son pilote pour 2026, évoquant des noms comme Pedro Acosta et Toprak Razgatlioglu. Zarco, sous contrat direct avec HRC, est devenu un atout dans ces négociations délicates.
Le tournant est survenu en septembre lorsque Honda a confirmé la prolongation du contrat de Zarco avec LCR pour 2026. Les fans ont réagi avec stupéfaction, s’attendant à une promotion chez l’usine après ses exploits. Les réseaux sociaux se sont enflammés : « Zarco mérite mieux ! », a tweeté un supporter. Pourtant, les propres mots de Zarco ont ajouté une touche d’ironie. « Malgré tout, je vois un intérêt à continuer ici », a-t-il confié après Valence.

Les difficultés plus générales de Honda amplifient le mécontentement de Zarco. Le géant japonais, autrefois dominant grâce aux huit titres de Marc Marquez, traverse une disette de podiums depuis trois ans. L’année 2025 a apporté quelques lueurs d’espoir – la victoire de Zarco et les cinq premiers de Joan Mir – mais Ducati et Aprilia, ses rivaux, ont pris l’ascendant. L’évolution prudente de HRC, qui privilégie la fiabilité au détriment du risque, agace les pilotes comme Zarco, avides d’agilité.
Dans le froid de Valence en novembre, Zarco a testé la moto 2026 avec prudence. « Rien de très mauvais, ni de particulièrement positif », a-t-il constaté. L’adhérence s’est améliorée par endroits, mais les performances globales étaient en deçà. « On se plaint sans cesse de l’adhérence ; ça aide un peu, mais pas suffisamment. » Il a insisté sur la nécessité d’une mise au point rapide pour l’année prochaine afin d’affiner les détails, laissant entendre qu’il y aurait des discussions plus approfondies avec HRC.
Cecchinello reste optimiste, considérant Zarco comme indispensable. « Johann est notre leader ; ses retours sont essentiels au développement », a-t-il souligné. La synergie du duo a brillé lors des séances stratégiques, alliant la précision de Zarco à l’ingéniosité de l’équipe. Pourtant, des tensions latentes persistent : l’attrait de l’usine Honda face au confort éprouvé de LCR.

Le parcours de Zarco reflète l’imprévisibilité du MotoGP. De son exil chez Ducati à ses triomphes chez Pramac, puis son rôle d’outsider chez Avintia, il s’est réinventé à maintes reprises. Chez Honda, il a fait taire les sceptiques par sa régularité, surpassant les stars de l’usine. Mais 2026 s’annonce comme une année charnière : fidélité à LCR ou une incursion en usine au risque de tout bouleverser ?
Le paddock observe attentivement. Avec Acosta sur le point de rejoindre KTM et Razgatlioglu lorgnant sur Pramac, l’équipe Honda se stabilise autour de Zarco et Mir. « Nous partageons les mêmes objectifs », a déclaré Zarco, dissimulant sa frustration. Son aveu de rester chez LCR a surpris les fans, qui s’attendaient à des rebondissements. Au lieu de cela, il révèle un vétéran pragmatique qui privilégie la progression à l’ego.
Alors que les essais hivernaux approchent, le cri du cœur de Zarco résonne : évoluer ou périr. Honda doit l’écouter pour reconquérir sa gloire passée. Pour l’instant, le « rookie le plus expérimenté » persévère, alliant défi et détermination. En MotoGP, accepter n’est pas un aveu d’échec, mais un moteur pour les combats à venir.